• Origine du terme " Démence "

    Les troubles d'ordre mental ou psychique, ont été désignés par la langue française par des termes empruntés soit au latin ( comme mental et dément, fol et folie, aliéné et aliénation ), soit au grec ( psyché, psychique, psychiatre, psychose, psychologue,... )

      

    Fou, fol, folle, folie sont employés depuis le XI ème siècle.
    Folette et folâtrer depuis le XIIème et XVème siècle.
    Ils ont longtemps désignés les troubles mentaux les plus graves, les atteintes de la santé mentale.
    Survivants dans le parlé commun, ils ne sont plus employés en psychiatrie.

      

    Les termes aliénation et aliéné apparaissent dès le XIIIème siècle. 
    Peu à peu, ils écartent folie et fou avant d'être écartés à leur tour par la psychiatrie.

      

    Le terme démence serait du XVème siècle, mais ne s'installe vraiment qu'au XIXème siècle. Il remplace, pour désigner les malades mentaux et les maladies mentales, les termes dérivés de folie et d'aliénation.

     

     

     

     


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    Symbole et superstition du " fou "

    Au moyen-âge, on considérait les malades mentaux comme des " fous " dont ils portaient le costume caractéristique : la blouse et le bonnet muni d'une clochette. Ils jouissaient également de la " liberté du fou ", et ne pouvaient être tenus pour responsables des dommages qu'ils pouvaient causer.

      

    L'expression " mener quelqu'un par le bout du nez " provient de la coutume qui était alors en usage, de ligoter les malades atteints d'accès de folie furieuse, de telle sorte qu'on se trouvait dans l'obligation de les attraper, entre autre façon, par le bout du nez. Cette relation entre le bouffon et le malade mentale ne fut que tardivement dépassée, mais elle sévit encore parfois à l'époque actuelle.

    Symbole et superstition du " fou "  

    N'oublions pas que le fou ( en anglais : Joker ) était celui qui, à la cour, avait pour fonction de divertir le roi. Le fou devint enfin l'emblème de l'homme
    lui-même dans sa traversée de la vie qui avait perdu ses repères de la sagesse et se laissait guider par ses multiples passions.

      

    Evidemment, les " fous " ont généré de nombreuses superstitions.

      

    Chez la grande majorité des primitifs, la folie, attribuée par " l'entrée d'un esprit dans la personne ", est également " une forme de possession ou
    d'inspiration ".  Les Africains ont le même respect mêlé de crainte pour le fou que pour le difforme ou l'infirme, car " l'anomalie exige, pour être comprise, un dépassement des normes habituelles du jugement et, dès lors, elle peut introduire dans une connaissance plus profonde des mystères de l'être de la vie ".

      Symbole et superstition du " fou "

    De même que l'idiot ou le demeuré, le fou est considéré dans de nombreuses traditions comme bénéficiant de la grace divine.

      

    Dans l'ancienne Egypte, il passait pour " possédé de dieu " et était gardé dans les temples.

      

    Selon les traditions arabo-persanes, les djinns possèdent les " fous ".
    On assure que lorsqu'un dément s'agite et parle avec incohérence, il converse avec son djinn et ne doit pas être dérangé ".

    Symbole et superstition du " fou "

      

    En Europe, où la folie a souvent été considérée comme une possession diabolique nécessitant un exorcisme ou pouvant être causé par la sorcellerie ou la fascination, il était admis généralement que vivre sous le même toit qu'un " fou " portait chance et protégeait des sorts.

      

    Il ne faut jamais se moquer d'un fou, car " sous son apparence humain, un dieu peut se cacher ".

      

      


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    Bref historique de la folie

    La folie primitive était conçue comme émanent de forces sacrées ou démoniaques. Dans le nouveau testament, la folie était considérée cvomme une possession par de mauvais esprits qu'il fallait chasser du corps du malade afin de le guérir.

    Bref historique de la folie

    A la renaissance, une conception scientifique se substitue peu à peu à une conception théologique du monde. Les fous ne sont plus considérés comme des " possédés " du démon, mais comme des personnes dangereuses ou improductives au même titre que les criminels ou les mendiants. Ils vont être exclus de la société et internés avec les autres asociaux.

    Bref historique de la folie

    Vers le milieu du XVIIème siècle, le monde de la folie devient le monde de l'exclusion. De grandes maisons d'internement sont alors construites.
    Outre les fous, on y trouve des mendiants, des invalides, des vieillards dans la misère, des pères de famille dissipateurs, chomeurs, ecclésiastiques en rupture de bans,... toute personne dérangeante pour la société.

     

    " Il est trop vrai, écrit Mirabeau, qu'il faut cacher à la société ceux qui ont perdu l'usage de la raison ".

     

    La folie disparaît progresivement au XVIIIème siècle. Elle deviens objet de science et entre dans un temps de silence dont elle ne sortira qu'avec la découverte de la psychanalyse. On ne confond alors plus folie et déraison.
    On trouve au milieu du XVIIIème siècle une série de maison destinées exlcusivement au " fous " qui trouvent enfin une terre d'asile qui leur appartient en propre.

     Bref historique de la folie

    L'idée d'assimiler la maladie à une "maladie mentale " débouchera
    au XIXème siècle sur la psychiatrie comme science. Les psy vont dès lors chercher l'expication derrière les désordres de la conduite, de l'affectivité et de la pensée dans des causes physiques telles des lésions ou des altérations de la matière cérébrale. On cherche à découvrir quelles lésions attaquent le cerveau et à distinguer les différents types de démence.

     

    Aujourd'hui, la psychiatrie est l'un des domaines ou les connaissances sont les plus ténues et un lieu de discussions et de disputes interminables entre spécialistes. En effet, l'absence de preuve concrète irréfutable, d'examen radiologique ou biologique pouvant caractériser chaque trouble psychiatrique, chacun peut défendre son point de vue, ses hypothèses, ses explications sur l'origine des maladies mentales, et donc sur la meilleure façon de les soigner.

     

     

     





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