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1. Symbole et superstition du " fou "
Au moyen-âge, on considérait les malades mentaux comme des " fous " dont ils portaient le costume caractéristique : la blouse et le bonnet muni d'une clochette. Ils jouissaient également de la " liberté du fou ", et ne pouvaient être tenus pour responsables des dommages qu'ils pouvaient causer.
L'expression " mener quelqu'un par le bout du nez " provient de la coutume qui était alors en usage, de ligoter les malades atteints d'accès de folie furieuse, de telle sorte qu'on se trouvait dans l'obligation de les attraper, entre autre façon, par le bout du nez. Cette relation entre le bouffon et le malade mentale ne fut que tardivement dépassée, mais elle sévit encore parfois à l'époque actuelle.
N'oublions pas que le fou ( en anglais : Joker ) était celui qui, à la cour, avait pour fonction de divertir le roi. Le fou devint enfin l'emblème de l'homme
lui-même dans sa traversée de la vie qui avait perdu ses repères de la sagesse et se laissait guider par ses multiples passions.Evidemment, les " fous " ont généré de nombreuses superstitions.
Chez la grande majorité des primitifs, la folie, attribuée par " l'entrée d'un esprit dans la personne ", est également " une forme de possession ou
d'inspiration ". Les Africains ont le même respect mêlé de crainte pour le fou que pour le difforme ou l'infirme, car " l'anomalie exige, pour être comprise, un dépassement des normes habituelles du jugement et, dès lors, elle peut introduire dans une connaissance plus profonde des mystères de l'être de la vie ".De même que l'idiot ou le demeuré, le fou est considéré dans de nombreuses traditions comme bénéficiant de la grace divine.
Dans l'ancienne Egypte, il passait pour " possédé de dieu " et était gardé dans les temples.
Selon les traditions arabo-persanes, les djinns possèdent les " fous ".
On assure que lorsqu'un dément s'agite et parle avec incohérence, il converse avec son djinn et ne doit pas être dérangé ".En Europe, où la folie a souvent été considérée comme une possession diabolique nécessitant un exorcisme ou pouvant être causé par la sorcellerie ou la fascination, il était admis généralement que vivre sous le même toit qu'un " fou " portait chance et protégeait des sorts.
Il ne faut jamais se moquer d'un fou, car " sous son apparence humain, un dieu peut se cacher ".