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Réaction face aux déments
Comme nous l'avon déjà vu, les déments ont souvent été des êtres incompris, des exclus, des éternels bouffons.
Aujourd'hui, avec l'évolution de la science et de la psychiatrie en particulier, le dément interroge et interesse de plus en plus le milieu médical.
Les professionnels de la santé se penchent avec interêt sur
les " cas " de démence afin de les dissocier, de les analyser, de mieux les comprendre. Des techniques de communication ont été mises au point.
Rien n'est laissé au hasard : le verbale, le non-verbale, la congruence, l'empathie, la validation,.... et beaucoup d'autres.
Tous les besoins ont été étudiés. Le dément devrait en sortir gagnant, enfin traité comme il devrait être : une personne unique méritant le respect malgré sa déstructuration mentale. Un individu à part entière.Que constatons-nous ?
Le dément est un être faible et parfos dérangeant. Il peut déranger la société, la famille et... le soignant dont l'enthousiasme à le soigner, à le comprendre n'est pas à la hauteur de sa tâche, de sa vocation.
Comment est-il perçu aujourd'hui ?Vécu
Je reviens de la ville et comme d'habitude, j'emprunte les transports en commun. Une dame, la soixantaine, monte dans le bus accompagnée d'un monsieur qu'elle tient par la main. A son regard inexpressif, à sa façon de manipuler un porte-monnaie vide et aux phrases incohérentes qu'il prononçait, on a reconnu en lui un être totalement désorienté.
Quelle a été la réaction des autres voyageurs ?
Les uns parlaient tout bas en le regardant, d'autres évitaient simplement de le regarder et il y avait également un grand sentiment de malaise, de gêne... de la dame qui accompagnait le monsieur désorienté.
Cet épisode nous montre qu'aujourd'hu, notre perception de la démence n'est pas très éloignée de celle que nos ancêtres avaient des personnes qui ne se comportaient pas " comme tout le monde ".
Hier, ils étaient la risée de la population.
Aujourd'hui, ils sont montrés du doigt par la même population.Vécu
Conversation : une dame atteinte de la maladie d'Alzheimer, du mari et d'une aide familiale.
Dame : Vous êtes mariée, madame ?
L'aide familiale : Oui, madame
Dame : Vous avez des enfants ?
L'aide familiale : Deux enfants, madame
Dame : Fille, garçon ?
L'aide familiale : Une fille et un garçon
Dame : Quel âge ?
L'aide familiale : 8 ans pour la fille et 5 ans pour le garçon
Dame : Comment s'appellent-ils ?
L'aide familiale : Sophie et David
Dame : Vous avez une belle petite famille.
L'aide familiale : Oui, madameDix minutes pus tard, la dame repose exactement les mêmes questions et l'aide familiale fit les mêmes réponses.
Après cinq minutes, la série de question recommença.
Dame : Vous êtes mariés, madame ?
L'aide familiale : Oui, madame
Dame : Vous avez des enfants ?
Mari : Oui elle a des enfants
Dame : Combien ?
Mari : Elle a deux enfants, une fille et un
garçon
Dame : Quel âges ?
Mari : 8 ans pour la fille et le garçon 5
ans et c'est la troisième fois que tu lui
poses les même questionsQuelques minutes plus tard
Dame : Vous êtes marié, madame ?
Mari : Oui, elle est mariée et elle a des
enfants. Deux. Une fille et un garçon.
8 ans pour la fille et 5 ans pour le
garçon. La fille s'appelle Sophie et le
garçon David.Dans l'intervention du mari, il y avait plus d'humour que d'énervement.
Sa perception de la maladie et des symptômes qu'elle engendre va au-delà même du fait que ce soit son épouse qui en est atteinte.
S'il agit avec humour face à la maladie de son épouse, que dire d'autres personnes face à des déments qui leurs sont parfaitement étranger.