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    La calibration

    Lorsque nous observons le comportement non verbal, nous prenons en considération un certain nombre d'élément auditifs et visuels.

      

    Notre attention se porte sur deux catégories de comportement : 

      

    -  Les macro-comportements : posture et mouvement

    -  Les micro-comportements : ex : mouvement des muscles du visage, respiration, ...

      

    Cette observation s'appelle CALIBRATION

     

    La calibration

      

    1.  Le comportement est la partie la plus apparente d'un ensemble très complet dont l'autre partie est constituée par l'expérience interne de la personne .

    2.  L'état interne se réflétant par le comportement, une observation attentive permet de détecter les comportements associés à cet état.

      

    CALIBRER consiste à répérer les indicateurs comportementaux associés à un état interne afin de pouvoir utiliser, plus tard, cette information.
    Cela permet de savoir comment la personne perçoit notre intervention et ajuster la communication en fonction de notre PERCEPTION.

      

      


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    La congruence

    Lorsque dans une communication, le verbale et le non verbale expriment le même message, on parle de CONGRUENCE.

      La congruence

    Lorsqu'il y a décalage entre le verbale et le non verbale et que les messages contradictoires sont exprimés, que ce soit conscient ou pas,
    on parle d'INCONGRUENCE.

      

    La congruence permet de donner une communication claire et directe.


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    La validation

    La validation a été mise au point par Naomi Feil. Née en Allemagne en 1932, elle émigre aux USA. Diplômée en science sociales, elle se spécialise dans le travail de groupe auprès des personne âgées et développe la validation de 1963 à 1980.

      

    La validation repose sur trois notions simples :

    - L'âge extrême de la vieillesse sert à quelques chose : la personne très âgée garde un rôle social et une tâche personnelle à accomplir.

    - La personne âgée passe en revue les bons moments, mais aussi les moments difficiles de son existence : elle met ses affaires en ordre avant de quitter le monde.

    - Elle repère les évènements pénibles pour leur redonner une dimension psychoaffective plus conforme à sa dignité de personne humaine : retour sur sa vie passée.

     

      La validation

    Le but de la validation est d'aider les personnes âgées confuses à résoudre les conflits inachevés du passé pour qu'elle retrouvent leurs sentiments de dignité. Valider une personne, c'est lui reconnaître ses sentiments comme réels, accepter son choix de vivre dans le passé ou le présent, être en empathie afin d'établir un rapport de confiance qui engendre la sécurité et permet à la personne de reprendre conscience de sa propre valeur.

      

    La validation permet de :

     

    - Réduire le stress

    - Donner un sens à la vie

    - Travailler à résoudre les conflits non réglés du passé

    - Prévenir le retrait sur soi et le glissement de l'état végétatif

    - Améliorer l'allure et le bien-être physique

    - Augmenter la communication verbale et non verbale

     

    La validation

     

    Qu'elle soit désorientée ou non, chaque personne est unique et importante et doit de ce fait être traitée en tant qu'individu. Il y a toujours une raison derrière le comportement des personnes désorientées. Le comportement du très grand âge n'est pas seulement liés aux modifications cérébrales, mais il réflète l'ensemble des changements physiques, sociaux et psychologiques qui ont existés au cours de la vie entière. Le non-accomplissement d'une tâche à l'époque correspondante de la vie, peut entraîner des problèmes psychologiques.

     

    La validation procure le plaisir de communiquer. La communication joue un premier rôle, elle est principalement axée sur l'écoute, car " écouter c'est déjà communiquer ", l'observation du non verbal, et l'empathie avec la personne.

     

    L'âme n'a pas de secret que la conduite ne révèle.

                                                                                                   Proverbe chinois

      


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    Le dément et le soignant

    Soigner un patient atteint de démence, c'est aller à sa rencontre, l'accepter tel qu'il est, le respecter, lui faire sentir qu'on le comprend et qu'on sera présent dans les moments difficiles.

    Mais le soignant est soumis à une véritable usure psychologique tant il reçoit des coups injustes et sans motif apparent.

    Le soignant a un rôle ingrat.

    Laver un patient qui ne veut pas et qui se féfend, ou donner à manger à un autre qui refuse toute nourriture, nettoyer les selles et habiller un pensionnaire qui se salira dans les minutes qui suivent ou encore calmer un dément qui crie toute la journée.

    Le soignant doit être l'allié du dément. Vu que le dément oublie vite, cette relation est à recommencer tous les jours. Le soignant doit également oublier les manifestations agressives de la veille.

    Les efforts répétés des soignants auront pour résultat d'améliorer la communication avec le patient, lui apprendre à accepter les soins et avoir confiance dans le personnel soignant.

    Y a-t-il vraiment une communication ?

    Le dément et le soignant

    Dans la rencontre entre le soignant et le patient, outre la finalité des soins, c'est toujours la relation humaine qui doit primer. Elle est bien plus importante que la technique de soins. Le temps passé avec le patient est souvent d'une importance primodiale. Le soignant peut apporter un mieux être au patient en consacrant plus de temps à la relation.

    Est-ce possible ?

    Malheureusement, le travail en institution ne permet pas souvent de long échange et entretiens individuels avec chacun des déments.
    La toilette, la réfection du lit, la distribution et l'aide aux repas, les changes de protections, répondre aux nombreuses sonnettes et autre taches aussi importantes prennent un temps considérable et qui laisse des moments trop court consacré à une conversation verbale digne de ce nom.
    L'échange aussi bref soit-il peut être d'une grande richesse.
    L'important est bien entendu de ne pas dédaigner totalement cet échange nécessaire avec la personne que l'on soigne, que l'on aide.

     Le dément et le soignant

    Vécu

    Lors d'un stage dans une institution, Je fis la connaissance de Madame H. 73 ans d'origine polonaise. Elle est au premier stade de la démence sénile. Elle est dépressive. Son regard doux et son sourire mon conquis. Lors de la toilette, je m'attarde un peu. L'ayant choisie comme sujet pour mon rapport de stage, je lui fais de fréquentes visites. Je m'assoie et discute un peu avec elle.
    On communique. Etant stagiaire, je pouvais me le permettre.

    Après quelques jours, Madame H. me regarde avec une expression douce et me dit :

    - " Vous au moins vous êtes gentil, vous venez discuter avec moi. Les autres n'ont jamais le temps "

    Je lui expliquai que le personnel avait beaucoup de travail, qu'il s'occupait beaucoup des autres pensionnaires. Elle a baissé la tête et m'a dit :

    - " Je sais "

      Une étude dans ce domaine en particulier est nécessaire, une solution doit emmerger.

    Comme nous l'avons vu, la communication entre le dément et le soignant est d'une importance capitale et pour cela il faut également avoir recours aux renforçateurs sociaux, c'est-à-dire des encouragements et des récompenses et ceci afin de motiver certains patients à poursuivre leurs efforts.
    Ces renforçateurs peuvent être sous forme de félicitations, de sourires, de caresses. Ceux-ci sont interessants, car ils sont faciles à administrer, ne provoquent d'interruption de l'activité. Ils sont souvent associés à des paroles encourageantes : Ex : " Très bien, vous faites ça très bien, ..."

     Le dément et le soignant

    Vecu

     

      Madame Y. a 82 ans. Désorientée, Madame Y. refuse de s'alimenter, elle qui d'habitude mange si bien. Elle recrache les premières bouchées puis refuse net d'ouvrir la bouche. Je profitait d'un moment d'inattention pour lui faire ingérer un peu de nourriture. Dès qu'elle l'avala, je la félicitais. Elle me ragarda, étonnée. Je recommençais l'opération en la félicitant  chaque bouchée. Est-ce l'intonation de ma voix ? Est-ce les mimiques que je faisais avec mon visage ? Je ne saurais le dire, mais Madame Y. a fini son repas.

      

    Les renforçateurs doivent être adaptés au niveau du patient et à la difficulté de la tâche à accomplir. Ils doivent être individuels et devront s'appuyer sur une observation attentive du patient et tenir compte d'observations des collègues et de les signaler.

    Il est extrêmement important de récompenser les comportements souhaités, il serait lassant de la faire systématiquement. La récompense généralisée perdrait ainsi toute valeur.

    L'idéal serait que le renforcement n'intervienne que pour une conduite positive particulière.

      

      


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    Réaction face aux déments

     

    Comme nous l'avon déjà vu, les déments ont souvent été des êtres incompris, des exclus, des éternels bouffons.

    Aujourd'hui, avec l'évolution de la science et de la psychiatrie en particulier, le dément interroge et interesse de plus en plus le milieu médical.
    Les professionnels de la santé se penchent avec interêt sur
    les " cas " de démence afin de les dissocier, de les analyser, de mieux les comprendre. Des techniques de communication ont été mises au point.
    Rien n'est laissé au hasard : le verbale, le non-verbale, la congruence, l'empathie, la validation,.... et beaucoup d'autres.
    Tous les besoins ont été étudiés. Le dément devrait en sortir gagnant, enfin traité comme il devrait être : une personne unique méritant le respect malgré sa déstructuration mentale. Un individu à part entière.

     

    Que constatons-nous ?

     

    Le dément est un être faible et parfos dérangeant. Il peut déranger la société, la famille et... le soignant dont l'enthousiasme à le soigner, à le comprendre n'est pas à la hauteur de sa tâche, de sa vocation.
    Comment est-il perçu aujourd'hui ?

    Réaction face aux déments

     

    Vécu

    Je reviens de la ville et comme d'habitude, j'emprunte les transports en commun. Une dame, la soixantaine, monte dans le bus accompagnée d'un monsieur qu'elle tient par la main. A son regard inexpressif, à sa façon de manipuler un porte-monnaie vide et aux phrases incohérentes qu'il prononçait, on a reconnu en lui un être totalement désorienté.

     

    Quelle a été la réaction des autres voyageurs ?

     

    Les uns parlaient tout bas en le regardant, d'autres évitaient simplement de le regarder et il y avait également un grand sentiment de malaise, de gêne... de la dame qui accompagnait le monsieur désorienté.

     

    Cet épisode nous montre qu'aujourd'hu, notre perception de la démence n'est pas très éloignée de celle que nos ancêtres avaient des personnes qui ne se comportaient pas " comme tout le monde ".

    Hier, ils étaient la risée de la population.
    Aujourd'hui, ils sont montrés du doigt par la même population.

     Réaction face aux déments

    Vécu

     

    Conversation : une dame atteinte de la maladie d'Alzheimer, du mari et d'une aide familiale.

     

    Dame                 : Vous êtes mariée, madame ?
    L'aide familiale   : Oui, madame
    Dame                 : Vous avez des enfants ?
    L'aide familiale   : Deux enfants, madame
    Dame                 : Fille, garçon ?
    L'aide familiale   : Une fille et un garçon
    Dame                 : Quel âge ?
    L'aide familiale   : 8 ans pour la fille et 5 ans pour le garçon
    Dame                 : Comment s'appellent-ils ?
    L'aide familiale   : Sophie et David
    Dame                 : Vous avez une belle petite famille.
    L'aide familiale   : Oui, madame

    Dix minutes pus tard, la dame repose exactement les mêmes questions et l'aide familiale fit les mêmes réponses.

    Après cinq minutes, la série de question recommença.

    Dame                  : Vous êtes mariés, madame ?
    L'aide familiale    : Oui, madame
    Dame                  : Vous avez des enfants ?
    Mari                     : Oui elle a des enfants
    Dame                  : Combien ?
    Mari                     : Elle a deux enfants, une fille et un
                                  garçon
    Dame                  : Quel âges ?
    Mari                     : 8 ans pour la fille et le garçon 5
                                  ans et c'est la troisième fois que tu lui
                                  poses les même questions

    Quelques minutes plus tard

    Dame                   : Vous êtes marié, madame ?
    Mari                      : Oui, elle est mariée et elle a des 
                                   enfants. Deux. Une fille et un garçon.
                                   8 ans pour la fille et 5 ans pour le
                                   garçon. La fille s'appelle Sophie et le
                                   garçon David.

      

    Dans l'intervention du mari, il y avait plus d'humour que d'énervement.
    Sa perception de la maladie et des symptômes qu'elle engendre va au-delà même du fait que ce soit son épouse qui en est atteinte.
    S'il agit avec humour face à la maladie de son épouse, que dire d'autres personnes face à des déments qui leurs sont parfaitement étranger.

     





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